L’exposition de Baptiste Debombourg « Justice & Prudence », au Centre d’Art Actuel Le Lieu à Québec, termine une trilogie amorcée avec « Agony In The Garden » à la Galerie Krupic Kersting à Cologne, et poursuivie avec « Massacre Innocent » à la Galerie Patricia Dorfmann à Paris.
La thématique de ces expositions aborde la représentation du modèle de société, qu’il soit religieux, politique ou économique.
Dans ce volet, le spectateur est pris à parti d’une exécution massive, plongé dans une dimension spirituelle de laquelle émanent de singuliers sentiments : recueillement ou désolation ? couronnement ou mise à mort ?
L’orchestration apparaît violente et méthodique : des télévisions brutalement empalées sur des potences improvisées, des écrans explosés à terre au milieu de leurs débris pendant que d’autres, intacts, attendent leur condamnation.
Les interrogations abondent face à ce théâtre d’affliction: tortionnaires ? victimes ? Outils théoriques entre agents dominants et dominés s’opposent ici avec subversion.
En contraste, au centre de ce carnage, un poteau, dont la tête aveuglée par un sac plastique recouvert à l’or fin, est présenté glorieux sur son socle. Alors que plane l’évocation du condamné, encapuchonné par son bourreau juste avant l’immolation.
Paradoxe des jugements mais aussi des matières : le plastique s’inscrit dans la sphère allégorique de notre société de consommation, et de par sa composition, entretient un lien direct avec un autre type d’or : le pétrole, symbole libéraliste.
Vénéré depuis toujours pour sa luminance et son inaltérabilité, l or crée ici un parallèle introspectif entre l’idéologie du capitalisme et ses rêves de réussite incarnés par l argent.
L’œuvre MARX, réalisée en collaboration avec l’artiste David Marin, questionne à travers une beauté cynique cette hyperbole du capitalisme : attirance et rejet, totem ou torture. Le sac comme la télévision seraient ainsi des contenants aussi vides que manipulateurs bien loin des fenêtres ouvertes sur le monde.
Baptiste Debombourg souligne ici, avec la sophistication incisive qui le caractérise, la spectralité d’une logique de vengeance face à une logique de justice.
Aurelia Bey-de la Hera
L’exposition de Baptiste Debombourg "Justice & Prudence", au Centre d’Art Actuel Le Lieu à Québec, termine une trilogie amorcée avec "Agony In The Garden" à la Galerie Krupic Kersting à Cologne, et poursuivie avec "Massacre Innocent" à la Galerie Patricia Dorfmann à Paris.La thématique de ces expositions aborde la représentation du modèle de société, qu’il soit religieux, politique ou économique.
Dans ce volet, le spectateur est pris à parti d’une exécution massive, plongé dans une dimension spirituelle de laquelle émanent de singuliers sentiments : recueillement ou désolation ? couronnement ou mise à mort ? L’orchestration apparaît violente et méthodique : des télévisions brutalement empalées sur des potences improvisées, des écrans explosés à terre au milieu de leurs débris pendant que d’autres, intacts, attendent leur condamnation. Les interrogations abondent face à ce théâtre d’affliction: tortionnaires ? victimes ? Outils théoriques entre agents dominants et dominés s’opposent ici avec subversion.
En contraste, au centre de ce carnage, un poteau, dont la tête aveuglée par un sac plastique recouvert à l’or fin, est présenté glorieux sur son socle. Alors que plane l’évocation du condamné, encapuchonné par son bourreau juste avant l’immolation.Paradoxe des jugements mais aussi des matières : le plastique s’inscrit dans la sphère allégorique de notre société de consommation, et de par sa composition, entretient un lien direct avec un autre type d’or : le pétrole, symbole libéraliste. Vénéré depuis toujours pour sa luminance et son inaltérabilité, l'or crée ici un parallèle introspectif entre l’idéologie du capitalisme et ses rêves de réussite incarnés par l'argent.
L’œuvre MARX, réalisée en collaboration avec l’artiste David Marin, questionne à travers une beauté cynique cette hyperbole du capitalisme: attirance et rejet, totem ou torture. Le sac comme la télévision seraient ainsi des contenants aussi vides que manipulateurs bien loin des fenêtres ouvertes sur le monde. Baptiste Debombourg souligne ici, avec la sophistication incisive qui le caractérise, la spectralité d’une logique de vengeance face à une logique de justice.